Attaque de panique ou trouble panique ?
L’attaque de panique représente le terme médical des crises d’angoisse. Les crises d’angoisse touchent un nombre important de la population (environ 11% de la population adulte). C’est un terme très utilisé et connu par le grand public. Une crise d’angoisse ou attaque de panique n’est pas un trouble en tant que tel, mais peut le devenir. Les crises d’angoisse, attaques de panique et trouble panique, représentent les motifs les plus fréquents de consultations chez les psychologues d’orientation cognitivo-comportementale (TCC). Dans cet article, nous détaillerons précisément ce qu’est une attaque de panique, ce qu’est un trouble panique ainsi que l’agoraphobie, qui est un trouble très fréquemment associé. Dans l’article suivant, nous expliquerons comment traiter le trouble panique avec la thérapie cognitivo-comportementale (TCC). Nous privilégierons ici le terme médical exact d’attaque de panique.
1 - Qu'est ce qu'une attaque de panique ?
a) Les symptômes de l'attaque de panique
Une attaque de panique représente une montée soudaine d’anxiété ou de malaise intense, atteignant son apogée en plusieurs minutes. Le sujet est envahi par des inquiétudes injustifiées, comme la peur d’avoir une crise cardiaque, de mourir, d’étouffer, de devenir fou… La réaction physiologique n’est pas anormale en tant que telle, et pourrait être adaptée dans des contextes de grand danger. Ce qui la rend anormale c’est qu’elle arrive de façon spontanée, sans élément stressant. Ces attaques peuvent durer quelques minutes, et aller jusqu’à une trentaine de minutes.
Les symptômes les plus fréquents de l’attaque de panique sont :
- Les symptômes cardiovasculaires : comme la tachycardie (accélération du rythme cardiaque)
- Les symptômes respiratoires : sensation d’étouffement combinée à une accélération du rythme respiratoire (responsable de l’hyperventilation)
- Les symptômes vestibulaires : étourdissements, nausées.
- Les symptômes consécutifs à l’hyperventilation : sensation d’irréalité, sentiment de dépersonnalisation et de déréalisation.
- Les symptômes de tension musculaire : tremblements, raideurs musculaires.
b) L'hyperventilation
L’hyperventilation est une cause et une conséquence majeure de l’attaque de panique. L’hyperventilation correspond à une accélération du rythme cardiaque, avec un nombre élevé d’inspirations et d’expirations (jusqu’à 25 cycles par minutes contre 10 à 14 au repos) et un volume d’air inspiré et expiré important (jusqu’à 1 litre d’air absorbé contre 500ml au repos).
L’hyperventilation peut être responsable de plusieurs des sensations de l’attaque de panique :
- Difficultés respiratoires,
- Sensation de manquer d’air,
- Sensation de tête vide,
- Etourdissements,
- Maux de tête,
- Vertige,
- Vision brouillée,
- Impression d’irréalité,
- Sentiment de dépersonnalisation,
- Mains moites, bouffées de chaleur,
- Picotements, engourdissements,
- Raideurs musculaires, crampes,
- Douleurs thoraciques,
- …
2 - Qu'est ce que le trouble panique ?
Tout le monde peut être sujet d’attaques de panique dans des périodes difficiles et stressantes de notre vie. Ces attaques de panique peuvent n’arriver que quelques fois. Dans ce genre de cas, elles ne possèdent pas de caractère pathologique.
En revanche, lorsque les attaques de panique se répètent, et que le sujet commence à en avoir peur et à les redouter, on peut se questionner sur la présence du trouble panique.
Le trouble panique touche environ 3% de la population générale. La prévalence est beaucoup plus élevée (environ 10%) dans la population psychiatrique (=souffrant d’un trouble psychique). Le trouble panique apparait généralement entre 20 et 30 ans. Un début plus tardif (après 40 ans) doit questionner davantage sur un épisode dépressif masqué.
Selon le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), dans un trouble panique, le sujet est atteint d’attaques de panique, récurrentes, inattendues et sans éléments déclencheurs, avec les symptômes explicités ci-dessus.
De plus, l’attaque de panique doit avoir été suivie par une période d’un mois (ou plus) avec un des éléments suivants :
- Crainte persistante d’avoir d’autres attaques de panique ou peur des conséquences de ces attaques : peur de faire une nouvelle attaque, de devenir fou, d’avoir une crise cardiaque, de perdre le contrôle…
- Changement de comportement par rapport aux attaques de panique : évitement des situations de la vie courante par peur d’avoir une attaque.
Une anxiété anticipatoire se développe : le sujet a peur d’avoir peur.
3 - Qu'est ce que l'agoraphobie ?
L’agoraphobie est une pathologie très souvent reliée au trouble panique. Dans la population générale, presque la moitié des patients souffrant d’un trouble panique sont aussi atteints d’agoraphobie. Toutefois, ce trouble peut être diagnostiqué en dehors du trouble panique, bien que généralement concomitants. L’agoraphobie se développe généralement après les premières attaques de panique, durant la première année.
Selon le Manuel Statistique et Diagnostique des troubles mentaux, l’agoraphobie se caractérise comme une peur intense pour deux (ou plus) des situations suivantes, depuis plus de 6 mois :
- Prendre les transports en commun : voiture, bus, train, bateau, avion…
- Être dans des endroits ouverts : parking, marchés, ponts, plages…
- Être dans des endroits clos : magasins, théâtres, cinémas, restaurants..
- Être dans une file d’attente ou dans une foule.
- Être seul en dehors du domicile.
Dans l’agoraphobie, la personne a une peur intense de ces situations car elle a l’impression qu’elle ne pourrait pas s’échapper ou trouver du secours en cas d’attaque de panique, de chute, de situations embarrassantes… Ces situations sont donc activement évitées.
Lors de ces situations, la présence d’un accompagnant, d’un objet ou d’une action contraphobique, neutralisant la peur est nécessaire. La peur est disproportionnée par rapport au danger réel.
Attaque de panique :
- Crise d’angoisse intense survenant sans élément déclencheur.
- Difficulté respiratoire, sensation d’étouffement…
- Peur de faire une crise cardiaque…
- L’hyperventilation possède une place centrale.
Trouble panique :
- Répétition des attaques de panique sans éléments déclencheurs.
- Peur d’avoir d’autres attaques de panique (anxiété anticipatoire).
- Evitement des situations ayant déjà provoqué ou susceptibles de déclencher une attaque de panique.
Agoraphobie :
- Très souvent concomitant au trouble panique.
- Peur d’être dans un endroit où le sujet a l’impression de ne pouvoir s’échapper ni d’être secouru en cas d’attaque de panique.
- Evitement de ces situations.
Conclusion
Les attaques de panique, le trouble panique et l’agoraphobie, peuvent être très envahissants et handicapants. Si vous vous êtes reconnus dans les différentes descriptions, n’hésitez pas à prendre RDV avec un psychologue. Celui-ci vous aidera à poser des mots sur votre souffrance afin de l’apaiser et de vivre sereinement le présent. Le suivi psychothérapeutique peut se faire grâce à un format en ligne, de téléconsultation, rendant davantage accessibles les soins psychologiques aux personnes éprouvant des difficultés pour sortir de chez elles. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter ma page sur les téléconsultations. Pour toutes questions ou prise de RDV, n’hésitez pas à me contacter.
Je vous invite à consulter l’article suivant, comment traiter le trouble panique, pour connaitre comment soigner les attaques de panique, le trouble panique avec ou sans agoraphobie, grâce aux thérapies cognitivo-comportementales. Les recherches cliniques et scientifiques ont démontré que les psychothérapies cognitives et comportementales (TCC) sont particulièrement efficaces pour le traitement du trouble panique avec ou sans agoraphobie, avec 75 à 90% d’amélioration.
Attaque de panique ou trouble panique ? Bibliographie
- American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.). https://doi.org/10.1176/appi.books.9780890425596.
- Barlow D.H. et Craske M.G. (2007). Mastery of Your Anxiety and Panic: Workbook, Oxford University Press, 4th Edition.
- Beck A.T. et Emery G., Greenberg R., I. (1985). Anxiety Disorders and Phobias : A cognitive perspective. Basic Books.
- Lecomte, C. et Servant, D. (2020). Les thérapies cognitivo-comportementales en 150 fiches. Elsevier Masson.