Comment guérir une phobie avec les TCC ?

Comment guérir une phobie avec les TCC ?

La phobie appartient à la famille des troubles anxieux. Les symptômes phobiques touchent environ 10% de la population générale, et atteignent davantage les femmes. Ce trouble fréquent se soigne bien avec les thérapies cognitivo-comportementale (TCC). Ainsi, comment guérir une phobie avec les TCC ?  

Comment guérir une phobie avec les TCC ?

C'est quoi une phobie ?

Une phobie correspond à une crainte angoissante spécifique. L’angoisse se déclenche en lien avec un objet, une situation ou une personne. L’objet phobogène n’est objectivement pas dangereux et la réaction de l’individu est inadaptée par rapport à la dangerosité de la situation. Lorsque l’objet n’est plus présent, la peur disparait. Comme dans beaucoup de troubles anxieux, le sujet a conscience du caractère absurde de sa peur, et en a souvent honte. Le sujet met en place des comportements d’évitement de la situation phobogène, réduisant ainsi de manière importante ses activités quotidiennes. Selon le Manuel Statistique et Diagnotisque des Troubles Mentaux (DSM-5), il existe 3 types de phobies : phobie spécifique, phobie sociale, agoraphobie.

1) La phobie spécifique

La phobie spécifique est liée à un stimulus déterminé, comme les animaux, le sang, l’eau, les maladies, la hauteur, certains objets, certains moyens de transport…  Ces phobies sont généralement présentes depuis l’enfance. 

 

Les critères pour parler de phobie spécifique:

  • Anxiété intense à propos d’un objet ou d’une situation spécifique.
  • L’objet phobique provoque presque toujours une anxiété immédiate.
  • L’objet phobique est activement évité (comportements d’évitement).
  • L’anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel.
  • L’anxiété est persistante (au moins 6 mois).
  • La phobie est à l’origine d’une souffrance significative.
  • La phobie provoque une altération du fonctionnement social, professionnel ou éventuellement dans d’autres domaines de vie.

2) L'agoraphobie

L’agoraphobie est la phobie la plus fréquente se déclenchant entre 18 et 35 ans. Le sujet a peur d’être dans un endroit où il pourrait lui être difficile de s’échapper ou de trouver du secours. Il peut avoir peur de prendre les transports en commun, d’être dans des endroits ouverts (parking, marchés, ponts), dans des lieux clos (magasins, théâtres, cinémas), dans une file d’attente, dans une foule… La personne évite ces situations par peur de ce qui pourrait lui arriver. Le sujet ressent un sentiment de malaise intense (vertige, oppression, perte de contrôle). L’agoraphobie est souvent associée à la survenue de crises d’angoisse dans les lieux cités, et parfois à un trouble panique


Les critères pour parler d’agoraphobie:

  •  Les situations agoraphobogènes provoquent presque toujours de l’anxiété.
  • Les situations agoraphobogènes sont activement évitées ou vécues avec une peur intense.
  • L’anxiété est disproportionnée par rapport au danger réel.
  • L’anxiété est persistante (plus de 6 mois).
  • L’agoraphobie cause une souffrance significative.
  • L’agoraphobie provoque une altération du fonctionnement social, professionnel ou éventuellement dans d’autres domaines de vie.

3) La phobie sociale

La phobie sociale représente une anxiété intense et irrationnelle des situations sociales dans lesquelles le sujet se sent exposé à l’observation des autres. Le sujet a peur d’être observé, de ne pas être performant, ou encore de montrer des signes d’anxiété. A l’inverse de l’agoraphobie, le sujet a peur d’être dans une foule à cause du regard des autres et non par peur de ne pas être secouru. 

 

Critères pour parler de phobie sociale:

  • Anxiété intense d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles le sujet est exposé à l’observation d’autrui.
  • La personne craint de montrer des symptômes d’anxiété qui seront jugés négativement (humiliante ou embarrassante) par les autres et conduisant à un rejet.
  • Les situations sociales sont évitées.
  • L’anxiété est disproportionnée par rapport à la menace réelle posée par la situation sociale.
  • L’anxiété est persistante (plus de 6 mois).
  • La phobie sociale cause une souffrance significative.
  • La phobie sociale provoque une altération du fonctionnement social, professionnel ou éventuellement dans d’autres domaines de vie.

La phobie d'impulsion

La phobie d’impulsion n’appartient pas à la famille des troubles anxieux mais à celle du trouble obsessionnel compulsif (TOC). Cette phobie se définit comme la peur irrationnelle de commettre un acte grave, de faire du mal aux autres ou à soi-même. Par exemple, un parent peut avoir peur de faire du mal à son enfant, un adulte peut avoir la crainte de commettre un accident de la route, ou encore un étudiant peut avoir peur d’attraper un couteau et tuer son professeur… Ce sont des pensées obsessionnelles de pulsions agressives qui sont intrusives, répétitives, indésirables et source d’une grande souffrance et anxiété.

La phobie est à distinguer de la peur que tout un chacun peut rencontrer au cours de sa vie. On peut être sujet à de petites phobies, comme préférer l’escalier à l’ascenseur, changer de trottoir en voyant un chien, avoir peur de prendre l’avion… Ces petites peurs ne sont pas pathologiques: elles ne nous handicapent pas au quotidien. Nous arrivons à vivre avec et à nous adapter. Dans une véritable phobie, le sujet est paralysé même en l’absence de danger réel. Sa peur monopolise sa pensée. Sa phobie lui provoque une grande souffrance et altère profondément sa vie. 

Comment guérir une phobie avec les TCC ?

De nombreuses recherches ont démontré l’efficacité de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement des phobies. La technique d’exposition aux situations phobogènes représente le traitement phare et prouvé scientifiquement. En se confrontant aux situations à l’origine de réponses émotionnelles désagréables et en respectant les règles spécifiques de l’exposition, les symptômes d’anxiété du sujet finiront par décroitre. L’idée de l’exposition peut paraitre simple, mais sa mise en pratique et son adaptation requièrent un psychologue bien formé aux TCC et peuvent difficilement être réalisés seul.

  • Phobie spécifique: 
    Le traitement d’une phobie spécifique se réalise en une dizaine de séances avec exposition. Le travail débutera par une exposition mentale (imagination) à l’objet phobogène puis à la confrontation réelle in vivo. Cette exposition se fera graduellement avec différentes étapes. 
Comment guérir une phobie avec les TCC ?
  • Agoraphobie:
    Le traitement de l’agoraphobie se réalise en une vingtaine de séances. Le travail sera plus long que pour une phobie simple car cette psychothérapie inclut un travail sur les crises d’angoisse, et le possible trouble panique. Après ce premier travail, le psychologue TCC proposera une restructuration cognitive des pensées automatiques dysfonctionnelles du patient. Ensuite, un travail d’exposition (en imagination puis in vivo) sera proposé au patient.

  • Phobie sociale:
    Les personnes souffrant de phobie sociale ont souvent des croyances négatives sur elles-mêmes et sur le regard des autres, perçu comme négatif et jugeant. Le psychologue TCC aidera donc à travailler ces biais cognitifs, en remettant en question ces croyances grâce à une restructuration cognitive profonde. Puis, comme dans la phobie spécifique et l’agoraphobie, l’exposition détient une place centrale. Le psychologue pourra également proposer de travailler l’affirmation de soi, souvent défaillante dans la phobie sociale, grâce à des techniques spécifiques. 

Tout ce travail s’accompagne systématiquement de techniques de relaxation émotionnelle et corporelle (pleine conscience, contrôle respiratoire, gestion des émotions…).

Conclusion

Les phobies représentent un véritable handicap pour les personnes en souffrant. L’évitement des situations phobiques peut conduire à diminuer considérablement les activités plaisantes et sociales. Or, les phobies sont une pathologie se guérissant entièrement avec les thérapies cognitivo-comportementales. N’attendez pas que votre vie soit entièrement impactée avant de franchir le cap. Un psychologue pourra vous aider à en comprendre l’origine: d’où vient la phobie et ce qu’elle représente. Un psychologue pourra également analyser avec vous si ne se cache pas derrière votre phobie autre chose de plus profond, et vous accompagner vers un meilleur équilibre psychique.

 

Les phobies peuvent se soigner grâce à la thérapie en ligne. Pour en savoir davantage, je vous invite à consulter ma page sur les téléconsultations

Pour toute prise de rendez-vous ou questions complémentaires, n’hésitez pas à me contacter.

Comment guérir une phobie avec les TCC ? Bibliographie

  • American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.). https://doi.org/10.1176/appi.books.9780890425596.
  • André, C. (2003). La peur des autres: trac, timidité et phobie sociale. Odile Jacob.
  • André, C. (2006). Psychologie de la peur, craintes, angoisses et phobie. Odile Jacob.
  • Mirabel-Sarron, C., Vera, L. et Sarron, P. Y. (2018). Comment soigner une phobie avec les TCC : mieux comprendre pour mieux traiter. Dunod.

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Mélanie Maillot