Comment sortir de la dépendance affective ?

Comment sortir de la dépendance affective ?

La dépendance affective est une problématique fréquente, affectant de nombreuses personnes, dans leurs relations amoureuses, familiales ou amicales. Cette dépendance se caractérise par une grande vulnérabilité émotionnelle, une peur de l’abandon et une recherche permanente de l’approbation d’autrui. Cette dépendance peut causer de nombreux problèmes dans la vie quotidienne et entraver le développement de relations saines et épanouissantes. Les personnes qui en souffrent ont tendance à mettre leurs besoins affectifs et émotionnels en second plan pour satisfaire les désirs de leur partenaire. Ce trait de personnalité touche davantage les femmes, mais il peut également être présent chez les hommes.

Il est possible de sortir de cette dépendance affective grâce à un accompagnement psychothérapeutique, notamment avec les Thérapies Comportementales et Cognitives (TCC). Dans cet article, nous explorerons les signes de dépendance affective, le schéma de dépendance selon le modèle de Young, et les moyens de sortir de cette dépendance grâce aux thérapies TCC.

Comment sortir de la dépendance affective ?

1) Comment reconnaitre la dépendance affective ?

Voici quelques signes qui peuvent aider à reconnaître la dépendance affective : 

  • Le sujet ressent un besoin excessif d’être en relation avec une autre personne pour se sentir bien. Il peut être obsédé par la relation et se sentir vide ou déprimé sans elle.

  • Le sujet a tendance à abandonner ses propres intérêts, passions ou amis pour passer du temps avec son/sa partenaire. Il peut également être très jaloux ou possessif.

  • Le sujet peut éprouver de la difficulté à prendre des décisions sans l’avis ou la validation de son/sa partenaire. Il peut aussi se sentir mal à l’aise ou anxieux lorsque son/sa partenaire n’est pas disponible.

  • La dépendance affective peut également entraîner des comportements compulsifs tels que des appels ou des messages incessants, des visites surprises ou des comportements excessivement prévenants.

Par ailleurs, le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5) décrit la dépendance affective, comme un trouble de la personnalité, nécessitant au moins cinq des manifestations suivantes :

  • Le sujet a du mal à prendre des décisions dans la vie courante sans être rassuré ou conseillé de manière excessive par autrui.
  • Le sujet a besoin que d’autres assument les responsabilités dans la plupart des domaines importants de sa vie.
  • Le sujet a du mal à exprimer un désaccord avec autrui de peur de perdre son soutien ou son approbation.
  • Le sujet a du mal à initier des projets ou à faire des choses seul (par manque de confiance en son propre jugement ou en ses propres capacités plutôt que par manque de motivation ou d’énergie).
  • Le sujet cherche à outrance à obtenir le soutien et l’appui d’autrui, au point de faire volontairement des choses désagréables.
  • Le sujet se sent mal à l’aise ou impuissant quand il est seul par crainte exagérée d’être incapable de se débrouiller.
  • Lorsqu’une relation proche se termine, le sujet cherche de manière urgente une autre relation qui puisse assurer les soins et le soutien dont il a besoin.
  • Le sujet est préoccupé de manière irréaliste par la crainte d’être laissé à se débrouiller seul.
 

Il est important de noter que la dépendance affective peut se manifester différemment selon les personnes et que tous ces signes ne sont pas nécessairement présents chez les sujets atteints. Il est également possible de présenter des signes de dépendance affective dans une relation sans pour autant souffrir du trouble en tant que tel.

2) La dépendance affective selon la théorie des Schémas

Le trouble de la dépendance affective est étroitement lié au schéma cognitif de Dépendance. Le schéma de dépendance, développé par le psychologue Jeffrey Young, est un modèle théorique qui décrit les modes de pensée et de comportement des individus. 

Selon ce modèle, la dépendance affective découle également d’un schéma de pensée d’abandon et instabilité émotionnelle, se développant en réponse à des expériences traumatisantes telles que le rejet, la trahison ou l’abandon. Ce schéma se caractérise par un sentiment profond de vide intérieur, d’insécurité et de peur d’être seul. Les personnes qui ont ce schéma peuvent avoir des difficultés à réguler leurs émotions et à gérer le stress, ce qui les rend vulnérables à la dépendance affective. Elles cherchent alors à combler ce vide en recherchant constamment l’amour et l’attention des autres.

Les personnes qui ont un schéma de dépendance ont tendance à rechercher des partenaires qui renforcent leur croyance selon laquelle elles ne peuvent pas être heureuses ou se sentir en sécurité sans une autre personne. Cette tendance peut conduire à une série de relations insatisfaisantes et dysfonctionnelles, qui peuvent à leur tour renforcer le schéma de dépendance (cercle vicieux).

3) Comment sortir de la dépendance affective avec les TCC ?

La dépendance affective et le schéma de dépendance ont tendance à se maintenir tout au long de la vie en l’absence de traitement adéquat. La dépendance s’intègre dans la construction de l’individu, et devient une partie intégrante de son fonctionnement. Les thérapies cognitivo-comportementales (TCC) sont efficaces pour aider les personnes à sortir de schémas relationnels dysfonctionnels et à retrouver un meilleur équilibre psychique. Pour en savoir plus sur les TCC, consultez mon article les TCC qu’est ce que c’est ?

a) Travail sur les pensées (=les cognitions)

  • Une des premières étapes de la thérapie consiste à prendre conscience de ce trouble de la personnalité, de ce schéma de dépendance, et à identifier les pensées associées.

  • Une restructuration cognitive sur les pensées dysfonctionnelles sera proposée « je ne suis pas aimable », « je suis incapable d’être heureux sans l’amour de quelqu’un d’autre »…

  • L’objectif sera de questionner les pensées, d’en trouver les avantages et inconvénients, de les observer de manière plus objective, ainsi que de les traiter pour ce qu’elles sont : les pensées sont simplement des pensées, une succession de mots, et non des faits.

b) Sphère comportementale

  • Un travail d’activation comportementale pourra être proposé au patient afin de mettre progressivement en place des actions visant à l’indépendance.

  • Le patient apprendra également à identifier les déclencheurs émotionnels entrainant une réponse de dépendance affective. Après les avoir identifiés, il apprendra à développer des compétences d’adaptation plus saines et des stratégies de coping pour faire face aux émotions difficiles. Des jeux de rôle, des techniques d’affirmation de soi et de communication non-violente pourront alors être proposés.

  • Le passage à l’action représente le point essentiel de la thérapie.

c) Sphère émotionnelle

  • Des techniques de gestion du stress (relaxation, méditation) pourront être enseignées au patient afin de mieux gérer et réguler les émotions difficiles.
  • De plus, un travail de visualisation, d’imagerie mentale, pourra être proposé afin de remonter aux souvenirs d’enfance, aux origines de la dépendance. 

Comment sortir de la dépendance affective ? Conclusion

Si vous souffrez de dépendance affective, n’hésitez pas à solliciter un professionnel de la santé mentale, comme un psychologue ou un psychiatre. Les thérapies cognitives et comportementales représentent un moyen efficace pour vous aider à surmonter vos difficultés et à retrouver une vie émotionnellement stable et satisfaisante. 

 

Par ailleurs, la thérapie en ligne peut offrir des avantages tels que la flexibilité des horaires et la facilité d’accès, en offrant des résultats similaires à ceux de la thérapie en Cabinet. Pour en savoir plus, je vous invite à consulter mon article sur Pourquoi choisir une psychothérapie en ligne ?

 

Pour toutes questions ou informations complémentaires, n’hésitez pas à me contacter. 

Comment sortir de la dépendance affective ? Bibliographie

  • American Psychiatric Association. (2013). Diagnostic and statistical manual of mental disorders (5th ed.). https://doi.org/10.1176/appi.books.9780890425596.
  • Birtchnell, J. (1999). Dependence and its relationship to depression and anxiety. Advances in Psychiatric Treatment, 5(6), 447-453. https://doi.org/10.1192/apt.5.6.447
  • Edwards, D. et Arntz, A. (2012). Schema therapy in personality disorders: A review. Journal of Contemporary Psychotherapy, 42(2), 69-78.
  • Young, J. E., Klosko, J. S., & Weishaar, M. E. (2003). Schema therapy: A practitioner’s guide. Guilford Press.

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Mélanie Maillot